Les intolérances alimentaires conditionnent l’utilisation des médicaments et le choix des contraceptifs, compromettant sérieusement l’efficacité des traitements.
Les intolérances alimentaires font partie d’un vaste groupe de troubles communément appelés « réactions indésirables aux aliments », c’est-à-dire des réactions anormales qui suivent l’ingestion d’un aliment, non provoquées, comme dans le cas des allergies alimentaires, par le système immunitaire, mais par une incapacité de l’organisme à digérer correctement un aliment ou certaines substances.
Bien que les premières observations sur les troubles liés à l’ingestion d’aliments remontent à l’époque d’Hippocrate – qui avait observé les effets négatifs de la consommation de lait de vache -, les intolérances alimentaires restent un sujet controversé en médecine : En effet, les mécanismes sous-jacents ne sont pas parfaitement clairs et il subsiste encore beaucoup d’incertitude sur les tests diagnostiques utilisés pour les déterminer et même sur la symptomatologie qui, étant très variée (maux de tête, maux d’estomac, nausées, diarrhée, ventre gonflé et perte de poids), est commune à plusieurs troubles et pathologies.
Pourtant, de nombreuses preuves épidémiologiques suggèrent que la propagation des intolérances alimentaires (dont les plus fréquentes sont l’intolérance au lactose et au gluten), due en grande partie aux habitudes alimentaires et aux modes de vie, est en augmentation constante : On estime en moyenne que la malabsorption du lactose touche 40 % de la population française et qu’un français sur 100/150 est atteint de la maladie cœliaque : Intolerances alimentaires. Dans les deux cas, on constate des différences entre les sexes : la maladie cœliaque est en effet plus fréquente chez les femmes qui, en outre, signalent une aggravation des symptômes gastro-intestinaux par rapport à leurs homologues masculins.
Tant pour la maladie cœliaque que pour l’intolérance au lactose, la première approche consiste à modifier les habitudes alimentaires, c’est-à-dire à suivre un régime sans gluten et à réduire ou éliminer les aliments contenant du lactose.
Mais cela ne suffit pas. En plus d’entraîner des choix alimentaires obligatoires, les intolérances conditionnent l’utilisation de médicaments (en particulier de médicaments contenant du lactose et du gluten comme excipients) et celle de contraceptifs . En effet, les lésions de la muqueuse intestinale et les fréquents épisodes de diarrhée typiques des intolérances alimentaires interfèrent avec l’absorption des médicaments pris par voie orale (y compris, par exemple, la pilule contraceptive). Négliger ces aspects peut compromettre l’efficacité des traitements médicamenteux et de la contraception et, par conséquent, exposer à de graves risques pour la santé, dans un cas, et à des grossesses non désirées, dans l’autre.
Les personnes souffrant d’intolérances alimentaires doivent donc informer leur médecin de leur état afin de pouvoir être orientées vers un parcours diagnostique approprié . En particulier, il est conseillé aux femmes qui présentent ces troubles et les manifestations typiques des intolérances alimentaires de parler ouvertement avec leur gynécologue, qui pourra recommander la méthode contraceptive la plus fiable possible. Les contraceptifs hormonaux qui prévoient une voie d’administration et de métabolisation alternative à la voie orale, comme par exemple la voie transdermique (le patch) ou la voie vaginale (l’anneau), représentent la solution la plus valable.
En particulier, la première peut s’avérer la plus indiquée pour les femmes souffrant d’intolérances : dans une situation déjà caractérisée par un inconfort et des troubles abdominaux, la voie vaginale, déjà associée à une fréquence plus élevée d’irritations vaginales avec pertes et de douleurs pendant les rapports sexuels (dyspareunie), pourrait ne pas être le choix le plus approprié. En outre, les processus inflammatoires au niveau intestinal peuvent s’étendre également au niveau vaginal et augmenter la susceptibilité aux vulvovaginites à Candida. Par conséquent, même et surtout dans ces cas, il est préférable d’utiliser un contraceptif transdermique.
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