Symptômes externes et symptômes internes-personnels : les deux interprétations possibles des altérations typiques du bégaiement.
La symptomatologie du bégaiement ne doit pas être interprétée de manière univoque, mais ouvre la voie à au moins deux interprétations possibles : la symptomatologie externe et la symptomatologie interne-personnelle.
La symptomatologie externe du bégaiement est complexe et variée et concerne des altérations des traits segmentaires et suprasegmentaux de la parole tels que :
…et encore :
Et en particulier :
Les répétitions (cloniques) et les blocs (toniques) se produisent de préférence au début de la phrase ou du mot, mais s’étendent également à d’autres parties de la phrase à mesure que l’anxiété et la tension interne du sujet s’aggravent. La symptomatologie interne secondaire du bégaiement concerne, en revanche, des altérations du comportement et des attitudes qui conditionnent la vie de la personne atteinte par des frustrations et des limitations qui orientent les choix professionnels (travail), les études et parfois la vie affective.
La peur de bégayer « s’auto-produit » et maintient la personne bègue dans une situation constante de « défense relationnelle ». Le sentiment négatif qui accompagne les blocages et les hésitations, le renoncement à « communiquer » est vécu comme une « punition » injustifiée, une défaite liée à des expériences traumatisantes intérieures.
Le cercle (feedback) négatif de l’écoute de soi alimente des expériences négatives, « obscurcissant » le soi et la confiance de base. La répétition, dans la recherche constante du changement, de rechutes dans les mêmes difficultés (coaction à répéter) le pousse à des dissimulations continues avec les autres, et à des « évitements » verbaux (utilisation de synonymes), des paraphrases pour tenter d’éviter le blocage des mots. Ne rencontrant pas la réalité de manière satisfaisante, le sujet retrouve une insatisfaction personnelle constante.
« Pris au piège du conflit » de vouloir parler (soutenu par une capacité plus que bonne) mais de ne pas pouvoir le faire, ou de ne pas savoir le faire, chaque choix existentiel risque d’être fait en fonction du moindre besoin de parler ou d’affronter des situations d’engagement verbal, qu’il ne peut pas soutenir.
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