La prévention du cancer du poumon commence par un mode de vie sain : ne pas fumer, l’une des principales causes de la maladie.
Le simple fait d’en entendre parler fait peur : (Cancer prevention). Le cancer du poumon, ce « tueur de masse », est la première cause de décès par cancer dans le monde et provoque à lui seul 35 000 décès par an en France, soit 100 par jour.
Le cancer du poumon est une maladie sournoise, qui met parfois des décennies à se manifester, c’est pourquoi on parle de « longue nuit ». C’est l’expression que nous, pneumologues, utilisons pour désigner cette très longue phase de développement. D’une part, cela constitue un avantage car cela nous donne la possibilité d’intervenir « à temps » ; d’autre part, étant donné l’absence ou la rareté des symptômes, le diagnostic risque d’être une « surprise de mauvais augure » : un accès de toux avec un peu de sang, une douleur persistante à la poitrine ou à l’épaule, une fièvre mystérieuse ou une radiographie effectuée pour d’autres raisons avec un rapport qui contient ces mots terribles. À vrai dire, j’ai également eu l’agréable tâche, dans mon expérience, de réfuter des diagnostics désespérés posés par des radiologues peut-être un peu pessimistes.
Quelles sont les causes ?
Il y a deux causes principales : le tabagisme et la pollution (y compris au travail). Mais ce ne sont pas les seules, en particulier pour certains types histologiques. Mais ce sont celles sur lesquelles nous pouvons intervenir par la prévention. Par exemple, en ce qui concerne le tabagisme, on peut continuer la lutte médiatique contre le tabagisme, en convainquant la majorité de la population des risques graves qu’elle court en continuant ou en commençant à fumer.
Dans le cas de la pollution, en revanche, il faudrait agir au niveau sociopolitique pour obtenir des programmes d’amélioration de la qualité de l’air, en particulier dans les grandes villes.
Prévention primaire et secondaire du cancer du poumon
Mais que peut faire l’individu pour faire face à cette terrible maladie ? En plus de ne pas fumer, comme déjà mentionné, il doit essayer de maintenir un mode de vie aussi sain que possible du point de vue de l’alimentation afin de maintenir la puissance antioxydante de notre système immunitaire à un niveau élevé. Ces comportements font partie de la prévention primaire.
La prévention secondaire, c’est-à-dire le diagnostic précoce, comme c’est généralement le cas pour toutes les maladies ayant un impact social important, est principalement du ressort des institutions de santé, mais l’individu ne doit pas se contenter de répondre à un appel : il doit prendre des initiatives individuelles.
Les campagnes de prévention peuvent être promues soit à l’initiative du ministère de la Santé, soit par des associations scientifiques ou caritatives, par exemple dans le cas des cancers du sein et du côlon-rectum. Dans certains cas, elles sont le fruit de recherches sur le terrain menées par des milieux de recherche médicale ayant des objectifs spécifiques, généralement pour tester l’efficacité de médicaments ou de modes de vie, qu’ils soient sains ou considérés comme nocifs, en particulier l’alimentation dans le premier cas, le tabagisme dans le second.
Quels contrôles effectuer pour prévenir le cancer du poumon ?
En ce qui concerne le cancer du poumon, beaucoup a été fait au cours des dernières décennies. Actuellement, l’attention générale portée à cette forme très redoutable de cancer a quelque peu diminué. Peut-être parce que beaucoup a déjà été dit et que la technologie d’imagerie a atteint des niveaux probablement inégalés. Les techniques de bronchoscopie sont également à la pointe. C’est comme si les efforts axés sur les aspects de diagnostic et de thérapie chirurgicale avaient produit le maximum possible et qu’il fallait donc se concentrer sur le diagnostic précoce et la thérapie médicale (chirurgie néoadjuvante ou non).
Comme nous l’avons dit, la prévention secondaire est une question essentiellement politique et de sensibilité sociale, car elle dépend des choix généraux du pays (pollution, campagnes antitabac, etc.). Ce que nous (médecins et non-médecins) pouvons faire dès aujourd’hui, c’est insister sur le concept de programmation individuelle des contrôles, sans obsession mais avec méthode. Si, par ailleurs, des cas de cancer ont déjà été observés dans votre famille, une radiographie pulmonaire ou, mieux encore, un scanner à faible dose, répété tous les cinq ans, peut faire des merveilles en le détectant à un stade précoce, c’est-à-dire lorsqu’il est probablement encore guérissable.
Un test génétique a récemment été introduit, le Mir-Test, qui peut mieux orienter le diagnostic précoce, mais qui nécessite une « solidité de nerfs » car il nous place dans la situation difficile de l’incertitude de l’avenir.
En conclusion, il est raisonnable de ne pas confier notre lutte contre le cancer au hasard ou à la peur, mais il faut accepter le risque de devoir se battre en position de force, si possible avec l’aide d’un médecin expérimenté et surtout rassurant.
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